BBG s’entretient avec Marco Mari, précurseur du BIM en Suisse romande et directeur passionné de la société Idessin
13 décembre 2022

Pur produit de la filière d’apprentissage genevoise, Marco Mari est rapidement devenu un entrepreneur avisé, promoteur de l’informatique du bâtiment aux tournants des années 2000. Depuis, son entreprise n’a cessé de croître dans une prestation de service exclusivement dédiée à l’architecture et à l’ingénierie du bâtiment. Que pense ce patron visionnaire des bouleversements induits par l’inévitable hégémonie du BIM dans la construction suisse ?

BBG. Comment est née l’idée d’Idessin ?
Marco Mari. J’ai fondé cette entreprise dans le but de fournir aux maîtres d’ouvrage et d’œuvre romands un service de dessin d’architecture et de technique de haute qualité. Nous étions à cette époque à l’aube de la révolution numérique et nous avons passé trois ans à nous former sur différentes plateformes. Puis, nous avons élargi notre champ d’action avec la création de deux entités sœurs, Swissbim et Scanway, la première étant spécialisée dans la réalisation et la gestion de projets BIM, la seconde dans le relevé numérique Scan 3D, BIM et réalité virtuelle.

Vous avez collaboré avec le laboratoire du professeur Bernard Cache à l’EPFL, pour le montage d’un Mastère spécialisé BIM. Où se situe la Suisse en matière de formation ?
Pour être possible, la technologie BIM a besoin de trois composantes : les processus métier, les outils numériques, la compétence humaine.
Je regrette que la formation académique soit si lente à prendre forme dans notre pays. En revanche, les entreprises privées se sont mobilisées depuis plusieurs années et possèdent aujourd’hui une maîtrise comparable à celle de leurs consœurs européennes. Dans l’industrie suisse du bâtiment, la prise de conscience a été tardive. Les architectes et les bureaux d’ingénieurs ont néanmoins bien compris les avantages et la nécessité du BIM, dans un contexte d’adjudications faisant de cette compétence un prérequis.

Pour le client, le BIM se présente-t-il comme un moyen de contrôle financier supplémentaire ?
Les clients n’ont généralement pas la maîtrise de ce type d’outil et s’entourent d’assistants de maîtres d’ouvrage pour contrôler le renseignement des données. Le BIM apporte effectivement une transparence bienvenue et encourage une saine concurrence des corps d’état. Je pense que dans un futur proche, les maîtres d’ouvrage importants (promoteurs, institutions) intégreront le BIM dans leur propre organisation afin de posséder un bras de levier sur l’allocation budgétaire et la mise à jour des informations.

Dans cette perspective, que leur proposerez-vous ?
Nous proposons une prestation d’autonomisation par la formation, la sélection des outils, la préparation aux processus BIM.
Nous répondons à une demande accrue de trois types de missions :
— l’accompagnement stratégique dans la mise en œuvre des différents outils du spectre BIM, à destination des maîtres d’ouvrage institutionnels
— l’accompagnement auprès des maîtres d’ouvrage en vue de faire vivre le capital BIM au-delà de la phase de construction
— l’accompagnement des architectes et des ingénieurs dans la transition BIM.

Pour conclure cette interview, quel conseil pourriez-vous donner aux entreprises projetant d’intégrer un service BIM ?
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer de prime abord, la dimension technique n’est pas l’enjeu principal du BIM, la compétence s’acquérant par la formation, le partage, la pratique. Je pense que la priorité réside dans le bris du glacis séparant la nouvelle génération « numérisante » de la précédente, plus rétive à l’informatique, mais riche en expérience du terrain et des clients. Tout projet de construction intégrant le BIM reste une aventure humaine où il faut comprendre les besoins et les attentes du client et ne jamais s’emprisonner dans une technologie dépourvue du supplément d’âme produit par l’expérience du terrain.

L’évolution du monde vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale est un combat de longue date.
Du « Ne perds pas ta vie à la gagner » de mai 68 à l’esprit start-up prévalant aujourd’hui dans de nombreuses organisations, nous ne pouvons que nous féliciter de notre libération progressive des carcans hérités de la révolution industrielle.

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Actualité 07 Mar 2024

rtbf : « En incorporant du charbon végétal dans le béton, des scientifiques du laboratoire fédéral suisse d’essai des matériaux et de recherche (EMPA) explorent le potentiel d’un béton neutre ou même négatif en termes de CO2. »

Actualité 19 Fév 2024

ESPACES CONTEMPORAINS : « Avec le projet d’écoquartier géant les Plaines-du-Loup, c’est quasiment un morceau de ville qui sort de terre sur les hauts de Lausanne. L’endroit offre aux architectes un laboratoire expérimental inédit en termes de forme urbaine, de construction et de durabilité. Il donne lieu à des démarches innovantes pour imaginer et vivre la ville de demain. »

Actualité 08 Fév 2024
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13 décembre 2022

BBG. Comment est née l’idée d’Idessin ?
Marco Mari. J’ai fondé cette entreprise dans le but de fournir aux maîtres d’ouvrage et d’œuvre romands un service de dessin d’architecture et de technique de haute qualité. Nous étions à cette époque à l’aube de la révolution numérique et nous avons passé trois ans à nous former sur différentes plateformes. Puis, nous avons élargi notre champ d’action avec la création de deux entités sœurs, Swissbim et Scanway, la première étant spécialisée dans la réalisation et la gestion de projets BIM, la seconde dans le relevé numérique Scan 3D, BIM et réalité virtuelle.

Vous avez collaboré avec le laboratoire du professeur Bernard Cache à l’EPFL, pour le montage d’un Mastère spécialisé BIM. Où se situe la Suisse en matière de formation ?
Pour être possible, la technologie BIM a besoin de trois composantes : les processus métier, les outils numériques, la compétence humaine.
Je regrette que la formation académique soit si lente à prendre forme dans notre pays. En revanche, les entreprises privées se sont mobilisées depuis plusieurs années et possèdent aujourd’hui une maîtrise comparable à celle de leurs consœurs européennes. Dans l’industrie suisse du bâtiment, la prise de conscience a été tardive. Les architectes et les bureaux d’ingénieurs ont néanmoins bien compris les avantages et la nécessité du BIM, dans un contexte d’adjudications faisant de cette compétence un prérequis.

Pour le client, le BIM se présente-t-il comme un moyen de contrôle financier supplémentaire ?
Les clients n’ont généralement pas la maîtrise de ce type d’outil et s’entourent d’assistants de maîtres d’ouvrage pour contrôler le renseignement des données. Le BIM apporte effectivement une transparence bienvenue et encourage une saine concurrence des corps d’état. Je pense que dans un futur proche, les maîtres d’ouvrage importants (promoteurs, institutions) intégreront le BIM dans leur propre organisation afin de posséder un bras de levier sur l’allocation budgétaire et la mise à jour des informations.

Dans cette perspective, que leur proposerez-vous ?
Nous proposons une prestation d’autonomisation par la formation, la sélection des outils, la préparation aux processus BIM.
Nous répondons à une demande accrue de trois types de missions :
— l’accompagnement stratégique dans la mise en œuvre des différents outils du spectre BIM, à destination des maîtres d’ouvrage institutionnels
— l’accompagnement auprès des maîtres d’ouvrage en vue de faire vivre le capital BIM au-delà de la phase de construction
— l’accompagnement des architectes et des ingénieurs dans la transition BIM.

Pour conclure cette interview, quel conseil pourriez-vous donner aux entreprises projetant d’intégrer un service BIM ?
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer de prime abord, la dimension technique n’est pas l’enjeu principal du BIM, la compétence s’acquérant par la formation, le partage, la pratique. Je pense que la priorité réside dans le bris du glacis séparant la nouvelle génération « numérisante » de la précédente, plus rétive à l’informatique, mais riche en expérience du terrain et des clients. Tout projet de construction intégrant le BIM reste une aventure humaine où il faut comprendre les besoins et les attentes du client et ne jamais s’emprisonner dans une technologie dépourvue du supplément d’âme produit par l’expérience du terrain.

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